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Présidentielles 2002 |
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Depuis quelques semaines je minterroge sur le déroulement et les résultats des dernières élections présidentielles. Il semblerait que tout le monde essaie doublier ce tragique évènement. Pour des raisons évidentes je conçois que certains préfèrent refouler, pour emprunter à la psychanalyse, des actes qui semblent en parfaite contradiction avec leurs pensées et leurs engagements. Cependant je pense que loubli nest pas le meilleur moyen de vaincre la dissonance créée devant les urnes en ce funeste dimanche Comme lont fait remarquer de trop rares analyses politiques au lendemain du premier tour, nous étions alors dans une crise de légitimité du système, crise sans précédents au cours de la Véme République : Une grande majorité des français venaient de dire, en votant pour les extrêmes, en votant blanc ou en sabstenant, quils refusaient de se laisser gouverner par les deux mouvances libérales majoritaires de notre échiquier politique : Le RPR et Le Parti Socialiste [Plus de 20% de votants pour les « extrêmes », gauche et droite confondues (LO, LCR, FN et MNR) ainsi que pour les candidats ayant fait rupture avec les « partis de gouvernement » (Saint-Josse !!, ex-RPR et Chevènement, ex-PS)]. "Les Français ont massivement refusé de voter pour ceux qui gèrent le pays, faute de la gouverner"
La France, comme le monde en général, était le terrain dexpérimentation dun nouveau militantisme : Malgré les diverses infiltrations partisanes, une myriade dassociations, de groupement divers, dindividus se réclamaient de la lutte contre la marchandisation généralisée du monde, contre le capitalisme, contre les inégalités grandissantes, contre un système politique qui est en définitive que la traduction institutionnelle des outils de défense dune classe réduite de possédants. Que dirent les médias institutionnels de cette déroute de la « gauche » lors de ce scrutin : « Cest la faute aux abstentionnistes, cest la faute à la dispersion des voix à gauche » Ils tinrent évidemment leur rôle traditionnel de propagandistes des classes dirigeantes. Par la suite tout fut fait pour que de cette fantastique victoire des citoyens, qui sétaient mis à refuser un choix cynique que leur impose un système qui ne vise que sa perpétuation, se transforme en « problème Le PEN ». Le guignol grotesque qui se trouvait par hasard lheureux gagnant du siége de candidat au second tour devenait alors lincarnation du mal absolu, un Hitler en puissance, et tous les citoyens raisonnables devaient lui faire barrage, pour quil nentâmes pas un nouveau génocide en votant massivement pour Chirac. Tous les journaux, toutes les télés, tous les artistes du « show-biz », tous les intellectuels prirent alors la parole pour que les citoyens « lavent laffront » et votent pour celui en qui tous reconnaissaient un « escroc » affairiste.
On semble être passé si près du but, et pourtant tout semble à refaire. Le pessimisme ne mène à rien. Lamnésie volontaire est plus quimproductive. Plus que jamais il faut oser regarder en face ce moment « exceptionnel » où se sont dévoilées au grand jour toutes les forces de propagande susceptibles de sauver un système dont on a entrevu les limites. Mais attention : A chaque fois quun « monde meilleur » a été pensable (pour reprendre la phraséologie dATTAC), une « contre révolution » conservatrice a su trouver les ressources nécessaires pour un renversement de tendance. Aujourdhui plus que de tous temps, les tenants de ce mouvement rétrograde peuvent sappuyer sur un appareil médiatique qui a déjà fait ses preuves comme outil de propagande efficace (comme le montre lentre deux tours).
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